• Le peuple de la brume

     Le peuple de la brume

     

    La Science-Fiction est mon genre littéraire préféré. À travers la fiction l’auteur peut déjà nous faire voyager, nous amener à vivre des aventures palpitantes à travers des personnages inventés de toutes pièces. Mais avec la Science-Fiction, on va plus loin ! Car les œuvres de SF invitent très souvent à une critique de notre société et de ses nombreuses dérives. En transposant nos problèmes dans des univers futuristes, les auteurs sont plus libres de critiquer en profondeur les questionnements de notre temps. Et c’est cela que j’apprécie au plus haut point dans ce genre de littérature trop souvent relégué au rang de roman de gare ou cloisonné à la littérature pour adolescents et jeunes adultes. La Science-Fiction, contrairement à ce que bon nombre de personnes peuvent penser, c’est de la littérature. Et parfois, c’est même de la très grande littérature. En voici la preuve avec le roman de José Eduardo Agualusa : Le peuple de la Brume, paru aux éditions de La joie de lire.
    L’histoire est simple. L’humanité a été décimée par la montée des eaux. Quelques individus ont pu se sauver grâce à des dirigeables gigantesques, nommés comme les villes des anciennes civilisations humaines presque disparues. Ainsi, nos héros vivent dans le ciel, sur des « bateaux » volants comme Paris, Tokyo, Sao Paulo ou encore New York. Au-dessus de la terre, ou plutôt au-dessus de l’eau, car celle-ci recouvre maintenant l’ensemble du globe, de nouvelles colonies humaines tentent de trouver un sens à leur existence chamboulée. Les dernières générations, n’ayant jamais mis un pied sur la terre, ne connaissent que l’immensité du ciel ainsi que l’exiguïté des dirigeables et essayent de grandir dans cette nouvelle ère. Carlos, notre narrateur, est l’un de ces jeunes qui ne comprend pas la nostalgie des anciens, ces derniers n’arrêtant pas de pleurer la perte de la terre et notamment l’odeur de l’herbe mouillée. Ils se plaisent à croire en une légende qui se murmure entre les dirigeables. Il existerait encore une dernière terre habitable. Mais Carlos et ses nouveaux amis n’osent y croire. Pourtant, ils embarqueront dans une quête sans fin pour tenter de la trouver. Un long voyage vers la terre et vers eux-mêmes commence alors.
    Si ce roman de seulement 200 pages est aussi poignant, c’est grâce à la poésie qui l’imprègne. Car, comme bon nombre de romans de Science-Fiction, il tente de nous faire réfléchir sur notre condition d’être humain. Qu’est-ce qui fait de nous des Hommes ? Là où nous vivons ? Là où nous naissons ? Là où nous allons ? Autant de questions dignes d’une dissertation de philosophie, que l’auteur tente de résoudre à travers une aventure incroyablement palpitante. Un grand livre de Science-Fiction et plus encore une œuvre emplie de poésie.

    Le peuple de la brume
    José Eduardo Agualusa
    La Joie de Lire
    14.90 euros
    9782889084180


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